La positivité toxique chez les influenceurs
« Y a pire dans la vie » cette phrase qu’on n’en peut plus d’entendre. Trop de positivité tue la positivité !
Qu’est ce que la positivité toxique?
D’après le docteur Heather Monroe: « La positivité toxique est l’idée que nous devrions nous concentrer uniquement sur les émotions positives et les aspects positifs de nos vies. C’est la conviction que si nous ignorons les émotions ou moments difficiles, nous serons beaucoup plus heureux ». Lorsque nous refoulons ces émotions on appelle ça l’invalidation émotionnelle. Selon plusieurs études, on a plus de chance de faire une dépression si on refoule nos émotions négatives. Nous avons besoin d’exprimer toutes nos émotions quelles qu’elles soient car cela permet: d’accepter et de mieux nous comprendre. Nous contrôlons assez de chose déjà dans la vie, laissons donc vivre nos émotions telles qu’elles sont!
Un syndrome omni présent dans le monde de l’influence
Depuis ces dernières années les réseaux sociaux sont inondés de comptes de développement personnel. Avec l’arrivée de l’influenceuse Léna Situations, aux 2,11 millions d’abonnés, nous notons une augmentation de contenus dit « positifs ». En effet, Léna Situations est connue pour son slogan +=+. En d’autres termes : être positif amène des choses positives dans la vie.
Ce phénomène qui submerge la toile devient dangereux parce qu’on pousse les gens à penser que face à n’importe quel obstacle il faut rester positif, garder la tête haute. On les pousse à vivre dans le dénis et refouler leurs véritables émotions. De plus, leurs discours ne sont pas toujours nuancés et cela est un réel danger pour la santé mentale de leurs publics.
Dans le monde de l’influence, la positivé est également étroitement corrélée avec la productivité. La majorité des influenceurs ont entre 19 et 25 ans, mais normalement à cet âge-là les jeunes sont en études supérieures, ou bien ils font leurs premiers pas dans le monde du travail. Ils vivent dans un petit studio ou chez leurs parents avec peu de revenus.
Un fossé vient se créer entre ce que les influenceurs véhiculent comme un train de vie attendu et la réalité du quotidien d’un jeune de moins de 25 ans. Ils ont des revenus plus que confortables, ils sont dans des cadres de vie idylliques et ont un moral d’acier. Cette vie utopique et quasi inatteignable crée un sentiment de culpabilité chez une partie de leur audience.
Les conséquences néfastes sur une profession
Enfin, la positivité toxique n’est pas uniquement entre les influenceurs et leurs audiences mais au sein même de leurs professions. Par exemple, un format classique des Youtubeurs lifestyle est la « morning routine » et nombreux sont ceux qui se montrent entrain de se lever à 6h du matin, faire du sport, etc. Cependant beaucoup montrent un quotidien à des années lumières de leur réalités. Certains pensent que pour avoir des vues et des abonnés il faut aller dans le sens de la tendance, alors qu’en réalité, ils alimentent juste un état d’esprit irréalisable. De nombreux créateurs de contenu se sentent à la marge et ils ont l’impression d’être inférieurs car ils n’arrivent pas être suffisamment productifs. Lorsqu’ils ne sont pas bien, ils se sentent obligés de mettre un faux sourire. Ainsi, ils camouflent leur réel état d’esprit.
Voilà un début de réflexion sur ce sujet qui n’est pas près de nous quitter de si tôt. Pour ne pas en souffrir il est important de conscientiser ce phénomène de société. Une fois que nous l’avons assimilé, on peut plus facilement le repérer sur les réseaux sociaux et créer une distance pour se protéger. Pour finir, comme disait l’anthropologue Audrey Chapot: « L’uniformisation du bonheur ne peut pas faire office de politique de santé publique. Ce serait mortifère. »
https://www.elle.be/fr/339674-la-positivite-toxique-cest-quoi-et-pourquoi-cest-dangereux.html
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